Le drame avec ce qui est beau dans ce lucre tout azimut où nous baignons est que l’offre et de la demande fonctionnent à plein rendant précisément le beau… pas très accessible. Les prix rendent prohibitifs l’accès pour les vacanciers les moins aisés et pour les autres, il faut s’y prendre un an à l’avance. Il en est ainsi du côté de ce prodige de la nature qu’est le Cap Ferret. Pauvres s’abstenir ! Sauf pour une grimpette rapide au mont Pilat et avant de s’éclipser discrètement en longeant les villas des heureux privilégiés. Bon, mais soit, je ne vais pas refaire le monde et ne boudons pas le plaisir de ce lieu magique qu’est le Cap Ferret. Moi qui en suis un aficionado, je vous assure que c’est le paradis. Entre la baignade, le bateau, les promenades (courtes pour ma part) et le farniente, aucune de mes journées n’est jamais assez longue.
La Presqu’île et le Bassin représentent, en effet, l’harmonie et la sérénité. Si je devais traduire le Bassin, je dirais « lumière » et pour la Presqu’île je rajouterais « personnalité ». Tout, ici, mérite d’être embrassé du regard : la couleur de l’eau, de la dune, la densité du vert, du jaune ou du violet en forêt, les bruns ou les gris des cabanes, les roses des trémières le long des ruelles, les gestes des hommes affairés dans un parcs à huîtres ou concentrés sur une partie de pétanque… Mais savez-vous exactement où est Le Cap Ferret. Il forme un cordon ombilical à l’extrémité sud de la presqu’île de Lège-Cap-Ferret, en Gironde. Il sépare l’océan atlantique et le bassin d’Arcachon. Pendant très longtemps, le Cap ne fut qu’un point de chute pour les pêcheurs. Puis, petit à petit, un village prit forme. Je voudrais enfin vous dire qu’il n’y a pas que les hommes qui « se concentrent» en été au Cap Ferret. Venus d’Europe du Nord et de Sibérie, des centaines de milliers d’oiseaux regagnent le sud de l’Europe et l’Afrique pour y passer l’hiver. De très importants contingents de faucon, milan royal, grue cendrée, pigeon ramier , hirondelle rustique, pinson des arbres, linotte mélodieuse, bruant des roseaux et ortolan côtoient, ainsi, les vacanciers venus goûter les attraits uniques du Cap Ferret !
Mais faute d’avoir réservé suffisamment à l’avance, nous nous passerons, cette année de Cap Ferret, nous nous contenterons d’un autre paradis !
Dear Cap Ferret
The drama concerning what is beautiful in this pitiless world of gain and profit in which we live is that offer and demand reigns and makes all that is beautiful… not very accessible. The prices make it an unthinkable destination for the least well off holidaymakers and even the rest need to start saving well in advance. Sadly this is the case for the natural gem that is Cap Ferret. The poor might as well forget it, except perhaps a quick hike up the Mont Pilat before rapidly edging out of the picture while taking a peek at the villas of the lucky few. Anyway, I am not going to going to right the wrongs of the world now and there is no denying that Cap Ferret is a magical spot. As a fan, I can assure you that it is paradise. Between swimming in the ocean, boat rides, walks (short in my case) and generally taking it easy, for me the days are never long enough.
The Peninsula and the Arcachon Basin represent harmony and serenity. If I had to describe the Basin, I would say ‘light’ and for the Peninsula I would add ‘personality’. Everything, here, is worthy of an admiring gaze: the colour of the water, of the dune, the density of the green, yellow and purple in the forest, the browns and greys of the fishermen’s huts, the pinks of the hollyhocks growing along the paths, the gestures of men busying themselves in an oyster park or concentrated on a game of pétanque… But can you place Cap Ferret exactly? It forms an umbilical cord at the southern tip of the peninsula of Lège-Cap-Ferret, in Gironde. It separates the Atlantic Ocean and the Arcachon Basin. For many years, the Cap was simply a stop off point for fishermen. Then, little by little, a village grew up there. Finally I would like to say that we are not the only creatures to descend upon Cap Ferret in the summer. Hundreds of thousands of birds make their way down from Northern Europe and Siberia to spend the winter in Southern Europe and Africa, meaning that flocks of falcons, red kites, cranes, wood pigeons, barn swallows, chaffinches, linnets, reed buntings and ortolan buntings join the holidaymakers in appreciating the unique appeal of Cap Ferret!
But, having not booked sufficiently early, we passed up on the joys of Cap Ferret this summer and settled for another paradise!
Didier MOINEL DELALANDE
